Pour
préparer un bus de l’enfer, mettez 30 birmans et 18 birmanes dans un bus (les
birmanes sont l’élément clé de votre recette). Pour que le résultat soit
optimal, veillez à bien choisir des birmans qui :
-
Se raclent la gorge et crachent toutes les cinq
minutes,
-
Ecoutent tous de la musique birmane différente à
fond sans mettre des écouteurs,
-
Rigolent fort aux blagues potaches d’une série
TV diffusée dans le bus,
-
Ne parlent pas un mot d’anglais.
Petite
particularité concernant le choix des birmanes, sélectionnez celles qui ont un
estomac très très très (très) fragile.
Effectuez
le trajet sur une route montagneuse et chaotique. Pour que celle-ci soit
qualifiée de « chaotique », votre route devra respecter les
conditions suivantes :
-
Être de préférence un chemin de terre parsemé de
cailloux plutôt qu’une route bitumée,
-
Être très étroite, au point d’approcher le ravin
à de multiples reprises,
-
Ne pas permettre le croisement de deux véhicules
(en fait si ça passe mais on se demande toujours comment),
-
Comprendre un trou ou une bosse tous les mètres.
Afin
d’éviter tout débordement, vous pouvez ajouter avec parcimonie du personnel à
bord veillant à ce que la mayonnaise monte bien.
Laissez
mijoter approximativement 20 heures.
Vous
obtiendrez :
-
Beaucoup beaucoup beaucoup (beaucoup) de bruit,
-
Un bon gros mal de tête,
-
Une impossibilité chronique de s’endormir,
-
Et surtout, une centaine de sacs à vomi remplis
à ras bord.
Et
oui, si il existait un concours du meilleur vomisseur, nos voisines de gauche
remporteraient à coup sûr la palme d’or puisqu’elles ont réussi à vomir sur un
rythme constant d’un vomi toutes les deux minutes, même lorsque le bus était à
l’arrêt, et ce durant 20 heures !!
Pour
couronner le tout, notre trajet a été modifié suite à l’effondrement d’un pont
quelques semaines avant notre passage. Apparemment, celui-ci n’a pas résisté au
poids d’un bus et il semblerait que personne n’ait survécu… Mais bon, nous
n’aurons jamais la vraie info, vous vous en doutez. Du coup, tous les véhicules
doivent passer par un bac pour traverser la rivière. Et c’est parfois très très
très (très) long, jusqu’à 4 heures d’attente aux périodes d’affluence.
Enfin
bref, on est bien bien bien (bien) content d’être arrivé à Yangon à 5h30 du
matin.
THE sac à vomi |
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